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– Législation
– Conservation in situ
– Conservation ex situ
– La Gestion locale sécurisée
– Valorisation durable
– Dans les Aires protégées
La sauvegarde du réseau d’aires protégées malgaches est vitale pour la conservation et la valorisation de la diversité biologique, pour l’équilibre écologique et hydrique ainsi que pour la protection de l’environnement du pays. La nomenclature nationale comporte 3 catégories d’AP : Réserve Naturelle Intégrale (RNI), Parc National (PN) et Réserve Spéciale (RS) qui, selon leur statut, sont vouées à des activités réglementées différentes (Tableau 14.1).
Résumé du statut des Aires Protégées
En 1992, les 39 aires protégées couvraient une superficie estimée à 11 252 km², soit 1,91% du territoire national. A la suite du changement de statut de 5 RNI en PN et de la création de 5 nouveaux PN, le réseau comporte actuellement 44 AP couvrant une superficie de 17 306 km², soit 2,95% du pays ; les techniques actuelles utilisées offrent beaucoup plus de précisions pour l’évaluation des superficies (Tableau 14.2 et Carte 2.2). Ces mesures d’augmentation du nombre des PN prises au cours de ces dernières années trouvent, entre autres, leur justification dans le potentiel économique réel que représente le développement de l’écotourisme respectueux de la faune et la flore exceptionnelles qu’abrite Madagascar.
Vis-à-vis des systèmes de protection internationale de l’UNESCO, le Parc national de Mananara-Nord est une Réserve de la Biosphère et celui du Tsingy de Bemaraha un Site du Patrimoine Mondial. La RN de Tsimanampetsotsa, quant à elle, est devenue en 1998 une zone humide d’importance internationale de la Convention Ramsar. Par ailleurs, il faut signaler qu’il n’existe que deux parcs marins : l’un inclus dans le PN de Mananara-Nord et le second dans le PN de Masoala.
Deux réserves privées se trouvent dans la partie sud de l’Ile : Berenty (265 ha) et SainteLuce (200 ha), et une dans l’ouest : Analabe (2000 – 12 000 ha).
Un système de priorisation d’une quarantaine de sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE), incluant les AP déjà existantes, a été institué dès le PE I pour rendre optimale l’efficacité du réseau de protection et de conservation, par l’augmentation du nombre et de la superficie des AP qui soient représentatives des écosystèmes de Madagascar.
Depuis le PE I, l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP) a été chargée de la coordination générale de la gestion et du suivi des activités exécutées dans les AP et leurs zones périphériques (ZP) par les opérateurs de terrain (WWF, UNESCO, Conservation International, Stony Brook, Vita, CARE, SAF/FJKM, etc.). La plupart des AP dotées d’une structure opérationnelle ont été gérées dans le cadre de la mise en œuvre de Projets de Conservation et de Développement Intégré (PCDI), avec la participation active des populations riveraines.
A côté des activités classiques nécessitées par la protection des Parcs et Réserves, les actions de conservation ont été axées sur la mise en œuvre et à l’application d’un plan de gestion préalablement établi sur la base des résultats d’études du contexte écologique et socio-économique de l’AP. Les inventaires biologiques, le suivi écologique et les recherches appliquées menées dans les AP ont servi à collecter des données transformables en éléments de gestion, appuyer la conservation et développer l’écotourisme. Les activités dans les zones périphériques visaient à améliorer les conditions de vie des populations rurales riveraines par diverses alternatives de développement (agriculture, agroforesterie, reboisement, élevage, santé, éducation environnementale, formation, planning familial, artisanat, etc.), pour diminuer les pressions exercées sur les AP.
A partir de 1995, l’ANGAP s’est impliquée de plus en plus dans la gestion directe d’un certain nombre d’AP. Dans le PE II, ayant démarré en 1997, la mission de l’ANGAP consiste dans la gestion des AP axée principalement sur l’effectivité et la durabilité de la conservation et le développement de l’écotourisme. En plus, elle coordonne toujours les activités de gestion du reste du réseau des AP encore sous la responsabilité opérationnelle des divers organismes susmentionnés. Enfin, il faut signaler qu’un code de gestion des aires protégées est en cours d’élaboration.
Dans le cadre de l’approche programme et de celles régionales et locales pour une vision commune et concertée de la gestion de l’environnement et du développement, les actions de conservation et de valorisation de la biodiversité dans les AP s’effectueront en synergie et en complémentarité avec celles des autres composantes du PE II, des autres acteurs et projets de développement présents dans ces régions.
La synthèse des recherches dans le réseau des AP (ANGAP, 1998) permet d’avoir un aperçu global des recherches et de connaître leurs caractéristiques, depuis la mise en place des Projets de Conservation etde Développement Intégré jusqu’à fin décembre 1997. Un nombre total non exhaustif de 363 études réalisées a été recensé : dont 44,90% effectuées dans le PN de Ranomafana ; 7,98% dans PN de Zahamena ; 6,61% chacun pour Masoala et Bemaraha ; 5,78% pour Mananara-Nord ; 5,50% pour Andohahela et 4,68% pour Ankarafantsika.
Les Aires Protégées de Madagascar
Valorisation de labiodiversité dans les AP s’effectueront en synergie et complémentarité avec celles des autres composantes du PE II, des autres acteurs et projets de développement présents dans ces régions.
La synthèse des recherches dans le réseau des AP (ANGAP, 1998) permet d’avoir un aperçu global des recherches et de connaître leurs caractéristiques, depuis la mise en place des projets de Conservation et de Développement Intégré jusqu’à fin décembre 1997. Un nombre total non exhausif de 363 études réalisées a été recensé : dont 44,90% effectuées dans le PN de Ranomafana ; 7,98% dans PN de Andohahela et 4,68% pour Ankarafantsika.
– Forêts naturelles et Bassins versants
Le Ministère des Eaux et Forêts (MEF) est chargé de la mise en œuvre de la politique forestière et celle de la biodiversité. La Direction générale du ministère, aidées par ses directions et services centraux, décentralisés et déconcentrés, a en charge la gestion des quelques 161 Forêts Classées et en plus celle des Périmètres de restauration, Stations forestières et Réserves forestières qui, comme les AP gérées par l’ANGAP, font partie du Domaine forestier national.
Domaine forestier national
Les principales mesures spécifiques prises par l’administration forestière pour promouvoir la préservation et l’utilisation durable des ressources forestières et biologiques sont :
– le contrôle et le suivi des exploitations et des collectes ;
– la responsabilisation des communautés dans la gestion des ressources naturelles (forêts, faune et flore) ;
– le transfert de gestion des ressources renouvelables des zones forestières aux communautés rurales et groupements d’usagers ;
– la délivrance des autorisations de chasse d’animaux et d’oiseaux non protégés,
– la limitation des quotas de chasse,
– la réactualisation de redevances forestières et ristournes au profit des populations riveraines ;
– la création d’associations de paysans, chasseurs, collecteurs, exploitants ;
– la délivrance des permis et autorisations d’exploitation ;
– le contrôle de conformité des produits forestiers à l’exportation ;
– la création de barrière de contrôle des produits forestiers ;
– l’élaboration de programme de suivi d’espèces/filières prioritaires dans le cadre de la CITES.
Dans le PE II, la Direction générale des Eaux et Forêts est chargée de l’exécution de la composante Ecosystèmes forestiers à usages multiples (ESFUM) et de la composante Bassins Versants. Dans le cadre de cette dernière composante, l’un des objectifs en relation directe avec la conservation in situ est la préservation et la valorisation des ressources naturelles, notamment dans le BV d’Ankarafantsika (Nord-Ouest) et le BV d’Andapa (Nord-Est).
D’autres activités sectorielles de conservation entreprises dans les forêts et certains autres écosystèmes sont présentées dans le chapitre 15.
– Priorités de conservation de la Biodiversité à Madagascar
Dans le cadre du Projet PRIF/GEF dont l’exécution a été sous la responsabilité d’un Comité de pilotage, regroupant ONE, DEF, ANGAP, PNUD avec l’appui technique de Conservation International, un processus a été mis en œuvre en 1994-1995 afin de créer un terrain d’entente entre chercheurs scientifiques, organismes gouvernementaux, ONG, bailleurs de fonds et utilisateurs des ressources de la biodiversité. Après la tenue de l’Atelier Scientifique à Antananarivo, en Avril 1995, les résultats de la première étape ont été la définition des priorités de conservation et de recherche de la diversité biologique (Carte 2.3) : espèces, écosystèmes, zones prioritaires de conservation et de recherche, en particulier dans les zones hors Aires Protégées (Rakotosamimanana et Ganzhorn, 1995, Monographie Nationale sur la Biodiversité, 1997 et Primate Report, 1997).
La deuxième étape, le Processus Participatif de Définition des Options et des Priorités (PPDOP), a utilisé ces résultats et conclusions des experts scientifiques pour étudier les situations de pression sur les ressources de la biodiversité aux niveaux local, multilocal et enfin national, en consultation avec des utilisateurs, gestionnaires et autres parties prenantes de ces ressources. La synthèse des résultats régionaux au cours d’un Atelier national a engendré des recommandations caractérisées par l’approche programme et l’approche régionale appliquées d’abord à la priorisation des problèmes et des solutions liés à la conservation, avant même l’élaboration d’une solution institutionnelle coordonnée pour gérer ces priorités.
Les résultats et recommandations globaux de ce projet ont servi finalement d’éléments à l’élaboration et à la planification de plusieurs composantes du PE II, ainsi qu’à la planification de l’intervention du GEF comme l’un des mécanismes de financement pour la gestion durable de la biodiversité à Madagascar.