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Forme d’expression artistique, unique à Madagascar et qui reste très populaire, Hira Gasy veut dire littéralement « Chant Malgache ». Plus qu’un simple divertissement, cette tradition originale , mi-théâtre mi-opéra, occupe une place de choix dans le patrimoine culturel de la Grande Ile, notamment dans l’Imerina où souvent, lors des fêtes et cérémonies familiales (naissance, mariage, retournement …) ou officielles (fêtes nationales …), au moins une troupe est conviée à assurer une partie de l’animation. |
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En général, une troupe est composée de membres d’un même clan familial ou d’un même clan familial ou d’un même village, leur nombre variant entre 10 et 25. Mais les Mpihira Gasy, pourtant pour la plupart démunis, ne profitent pas seuls de leurs cachets. Ces artistes au grand cœur, portés par une formidable solidarité, prennent également en charge de nombreuses personnes (parents infortunés, personnes âgées…) |
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Sans doute peut on y trouver une explication quant au choix des thèmes. Tous tournent le plus fréquemment autour de l’amour et de la vie sociale: travail, protection de la nature, solidarité, amitié. Mais les textes contiennent toujours un message, au sens profond. Les idées sont présentées et appuyées par le Kabary, prononcé au début de chaque représentation par le doyen de la troupe. Véritable spectacle à lui seul, ce discours donne l’occasion de saluer les ancêtres, remercier le public, exposer le thème et chercher d’emblée à faire la différence avec les rivaux. |
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Né sur les Hauts Plateaux, le Hira Gasy est néanmoins également très apprécié dans les provinces, au vu des foules que ces spectacles en plein air déplacent, surtout lors de la saison sèche (mai à octobre) En effet, le temps étant plus frais et sec, le public abonde. Les troupes parcourent alors tout le pays lors de longues tournées, durant lesquelles les représentations se suivent à une cadence effrénée. Il suffit d’un espace suffisamment important…et une scène naturelle se crée, aussitôt investie par les chanteurs et danseurs aux costumes colorés. Et partout, les spectateurs fascinés savourent, encouragent, crient leur approbation. Parfois, plusieurs troupes se retrouvent en un même endroit. Les artistes se succèdent et s’affrontent alors des heures durant. |
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Chaque élément a son importance dans ces défis: la beauté des costumes, la grâce des gestes, la chorégraphie, la poésie et la philosophie des textes…
Mais point de jury dans cette compétition. Le public, assis en cercle autour de la scène, est seul juge, départageant les troupes concurrentes à l’ « applaudimètre. » ‘Selon la tradition, il semblerait d’ailleurs que le Hira Gasy trouve ses origines dans les concours amicaux de danses et de chants du XVIème siècle. Aujourd’hui malheureusement, faute de moyens, le Hira Gasy tend à disparaître, portant du même coup atteinte au patrimoine culturel malgache dont un élément des plus originaux.
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Patricia |
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Photos: ANDRIAMANALINA Victor |